Un chien d’assistance est un chien spécifiquement formé pour effectuer des tâches précises dans le but de compenser une partie du handicap de son maître (aussi appelé bénéficiaire) et ainsi d’augmenter son autonomie. En France, l’éducation des chiens d’assistance est confiée à des associations. Il n’existe pas d’entreprise privée ou public en charge de ce domaine. Celles-ci ne peuvent qu’intervenir en qualité de donateur/mécène.
Qui peut demander un chien d’aide ?
Il existe différents types de chiens d’assistance, en fonction du handicap du bénéficiaire et du type de tâches qui vont être confiées au chien.
Le chien guide
Les chiens guides reçoivent une formation spécifique afin de pouvoir guider les personnes aveugles ou malvoyantes dans la vie de tous les jours. Equipés d’un harnais spécifique à leur fonction, les chiens guides aident leur bénéficiaire à franchir ou éviter des obstacles, se diriger au milieu d’une foule, s’arrêter aux passages piétons ; mais ils sont aussi entraînés à rapporter des objets, alerter leur bénéficiaire en cas de danger imminent, etc… Ce sont les chiens d’aide les plus connus car ils sont formés la plupart du temps par des associations très importantes dans le monde du handicap mais ce sont loin d’être les seuls.
Le chien d’alerte médicale
Le chien d’alerte médicale est spécialement formé vis-à-vis d’une ou plusieurs pathologies (du type diabète, épilepsie, asthme, allergie…) pour détecter les crises, prévenir son bénéficiaire avant qu’elle survienne et apporter son aide durant la dite-crise. La détection se base sur l’odorat très développé du chien et nécessite une formation spécialisée. Ces chiens portent un gilet spécial appelé dossard contenant en permanence les médicaments de leur maitre afin de répondre au plus vite à une crise. Ils sont également dressés pour aller chercher de l’aide, si besoin.
Le chien d’éveil
Le chien d’éveil est formé à destination d’enfants atteints de troubles autistiques, de trisomie 21 ou polyhandicapés. Ces chiens ont pour but de stimuler, éveiller, et apaiser les angoisses. La présence d’un chien d’éveil aide les enfants à faire face à leurs défis quotidiens, à s’ouvrir aux autres et permet une meilleure cohésion familiale. Peu d’associations en forment actuellement en France.
Le chien d’accompagnement social
Le chien d’accompagnement social est là pour aider son bénéficiaire à communiquer avec le monde extérieur et à vivre le plus aisément possible au sein de la société. Ce type de chien d’assistance apporte de la stabilité, du réconfort et calme les sentiments d’anxiété ou de peur, par exemple dans l’espace public. Il permet généralement à son bénéficiaire d’effectuer plus sereinement ses tâches sociales de tout les jours : aller faire les courses, aller à l’école ou au travail, se rendre dans un parc, etc… En général, les chiens d’accompagnement social ont une double casquette, c’est-à-dire qu’ils sont également formés à d’autres rôles (ex : rapport d’objets, alertent de crises dans le cas de l’autisme, etc…).
Le chien d’audition
Les chiens d’audition sont formés pour alerter les personnes sourdes ou malentendantes en exerçant un contact physique et pour les conduire jusqu’à la source des sons dans leur domicile. Ils permettent à leur bénéficiaire d’accroitre grandement leur sécurité au quotidien et leur indépendance. Ils sont formés pour alerter vis-à-vis de beaucoup de types de sons. Ils peuvent par exemple prévenir leur maître d’un bruit suspect, que quelqu’un vient de prononcer leur nom, que le téléphone sonne, que la machine à laver a fini son cycle, qu’une voiture recule ou qu’un bébé pleure, etc…
Le chien de stabilité et de mobilité
Ces chiens sont formés pour aider les personnes atteintes de troubles de l’équilibre en raison de leur vision trop basse, de vertiges ou de pathologies comme la fibromyalgie et le Syndrome d’Ehlers-Danlos (SED). Ils sont équipés d’un harnais spécial afin de guider leur bénéficiaire dans le rue et de le stabiliser en soutenant son poids quelques instants, comme le ferait une canne ou une béquille à certains moments clé comme lorsqu’il s’agit de descendre une marche, monter dans un bus, etc… Ces chiens sont également capables d’effectuer des tâches difficiles pour des personnes à mobilité réduite (attraper/rapporter un objet, tirer/enlever des vêtements, ouvrir des portes, etc…).
Le chien d’assistance « classique »
L’étiquette de chien d’assistance est finalement bien vague, étant donné qu’on peut considérer n’importe quel chien officiellement entraîné à aider son bénéficiaire comme un chien d’assistance. En effet, un chien d’assistance peut aussi bien être formé aux tâches d’alerte médicale, ainsi qu’à l’aide à la mobilité et à l’accompagnement social. Finalement, il n’existe pas de « chien d’assistance classique », mais un chien d’assistance par bénéficiaire, qui s’adapte à ses besoins et son ou ses handicap(s).
Les types de handicap
Les chiens d’assistance sont capables de compenser ou aider presque tous les types de handicap, du moment qu’ils suivent la bonne formation, c’est à dire celle qui se conformera le plus aux attentes et aux capacités du futur bénéficiaire.
En général, on apprendra d’avantage de tâches de mobilité (stabiliser le bénéficiaire, le guider vers un endroit précis) et d’assistance « basique » (rapporter un objet, ouvrir une porte, etc…) à un chien voué à aider une personne ayant des difficultés à se mouvoir (besoin d’être appareillée pour se déplacer, douleurs paralysant ou affaiblissant considérablement les muscles et les articulations…). D’un autre côté, une personne étant neuroatypique avec par exemple un Trouble du Spectre Autistique (TSA) bénéficiera davantage de l’accompagnement d’un chien d’éveil (pour les jeunes enfants et pré-adolescents) ou d’un chien formé aux tâches d’accompagnement social.
Comme dit précédemment, la plupart des chiens d’assistance sont formés pour un bénéficiaire bien précis, ayant des besoins spécifiques et uniques. Ainsi, des personnes polypathologiques ou polyhandicapées pourront être accompagnées par des chiens à la fois formés à la mobilité, mais aussi à l’alerte médicale et à l’accompagnement social, si besoin.
Les pré-requis
Officiellement, toute personne détentrice d’une Carte Mobilité-Inclusion (CMI) mention Priorité ou Invalidité peut faire la demande d’un chien d’assistance. Cependant, il existe d’autres pré-requis, davantage liés au chien en lui-même. Ainsi, il faut :
- Etre en capacité de s’occuper d’un chien malgré son handicap (le nourrir, le sortir au moins 2h par jour, jouer avec lui…)
- Disposer d’assez d’espace pour l’accueillir : appartement ou maison, un jardin n’est pas indispensable mais il faut un minimum d’espace pour que le chien puisse évoluer sereinement.
- Etre capable d’assurer financièrement l’entretien d’un chien durant une dizaine d’année (nourriture, frais vétérinaire, équipement, jeux…)
- En fonction des associations, un âge minimum peut être requis pour pouvoir bénéficier d’un chien d’assistance. Certaines associations n’opèrent également que dans une région bien précise. Il est donc important de se renseigner sur chaque association avant de la contacter, et s’assurer que son lieu de résidence correspond bien à la zone géographique couverte.
A qui faire sa demande ?
La demande de chien d’assistance est à faire directement auprès des organismes en charge de leur formation/remise. Elle se fait généralement via un formulaire à remplir conjointement avec votre médecin (traitant ou spécialisé) afin d’évaluer vos besoin et capacités (motrices, intellectuelles, financières). En général, une partie du formulaire est réservée à l’explication de votre motivation, l’origine de votre projet, vos objectifs et attentes de la part du chien et de l’association. Votre dossier est ensuite étudié par une commission au sein de l’association qui vous rend sa décision et vous oriente éventuellement vers une autre structure si elle considère ne pas être à même de vous aider.
Il peut s’écouler entre quelques mois et cinq ans avant d’obtenir un chien d’assistance, en fonction de l’association et de son fonctionnement (elle peut avoir une liste d’attente de potentiels bénéficiaires ou le travail de sélection du chien peut prendre du temps, etc…).
Les types de formations
Chaque association ayant ses propres conditions de candidature et sa spécialité (chien guide d’aveugle, chien écouteur, chien réservés aux personnes autistes, chiens réservés à l’alerte médicale, etc…), il est très important d’effectuer un travail de recherche conséquent avant de candidater. Assurez-vous que l’association forme effectivement le type de chien que vous recherchez afin de ne pas perdre votre propre temps ainsi que celui de l’association dans une candidature qui ne pourrait de toute façon pas aboutir.
Formation par un centre (agréé ou non)
En France, lorsque l’on pense « chien d’assistance », on pense presque automatiquement « Handi’Chiens« . En effet, il s’agit de l’association historique de formation de chiens d’assistance, créée en 1989. Elle a longtemps été la seule et, de ce fait, possède une liste d’attente relativement longue de bénéficiaires pour se voir attribué un chien d’assistance certifié. L’association est délocalisée en quatre centres répartis dans différentes régions de France. Handi’Chiens forme couramment des chiens de mobilité (principalement pour des personnes en fauteuil roulant), des chiens d’éveil et des chiens d’alerte médical pour l’épilepsie. Les chiens d’accompagnement social sont uniquement placés dans des établissements médicaux.
Le site internet officiel de Handi’Chiens ne mentionne pas de chiens remis à des malades chroniques souffrant par exemple de Lupus ou de Syndrome d’Ehlers-Danlos… Il est donc impossible de savoir si ces profils sont susceptibles d’être acceptés par leur commission. En revanche, en fonction des dossiers, il est parfois possible d’obtenir un chien d’assistance pour la fibromyalgie.
L’association a sa propre manière de fonctionner : elle remet gratuitement des chiens d’assistance une fois qu’ils sont parfaitement éduqués (à l’âge de 2 ans en moyenne), généralement de race labrador, golden retriever ou hybride. Les chiens sont éduqués par des familles d’accueil, des éducateurs et des centres spécialisés. Une fois remis, les chiens restent néanmoins la propriété officielle de l’association et partent en famille d’accueil une fois leur mise en retraite effectuée (une fois qu’ils ne sont plus physiquement en état de travailler) à moins que le bénéficiaire soit en capacité de s’en occuper jusqu’à sa mort. L’association fournit alors un nouveau jeune chien d’assistance pour prendre la relève, si le bénéficiaire en fait la demande.
Formation en « owner training » via une association
Si vous vous êtes déjà renseigné sur le web pour bénéficier d’un chien d’assistance, vous aurez sûrement découvert que seuls les centres agréés sont en capacité de former des chiens d’assistance en France (comme Handi’Chiens) et qu’il faut obligatoirement passer par ceux-ci pour bénéficier d’une aide animalière. C’EST FAUX.
Depuis quelques années, de petites associations encore méconnues proposent d’aider les titulaires d’une CMI à former leur propre chien d’assistance. Ces associations sont officiellement habilitées à certifier des chiens d’assistance, et travaillent donc en toute légalité (selon la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées)
Ce qui fait leur particularité est que la formation du chien d’assistance repose sur le principe du « owner training« . Alors qu’est-ce que c’est ? Littéralement, cela signifie « formation par le propriétaire ». L’idée est que le chien d’assistance doit être parfaitement adapté aux besoins du bénéficiaire afin que le duo fonctionne parfaitement. Et la seule solution pour cela, est que le bénéficiaire éduque lui-même son futur compagnon, pour ainsi construire une relation fusionnelle et décider lui-même des tâches qui pourraient compenser son ou ses handicap(s).
Concrètement, l’association et le bénéficiaire définissent ensemble la liste des tâches spécifiques que le chien devra connaitre une fois certifié pour aider au mieux son maître. Ensuite, l’essentiel du travail d’apprentissage est effectué quotidiennement par le bénéficiaire, qui peut débuter l’éducation de son animal dès son arrivée à la maison (qu’il ait 3 mois ou 2 ans). Il est normalement suivi de très près par l’association qui est là pour répondre à ses questions et le conseiller en terme d’éducation. Le binôme (le bénéficiaire et son chien), est également suivi régulièrement par un éducateur canin spécialisé validé par l’association. En général, le binôme est certifié au bout d’un à deux ans de formation.
L’avantage de ces petites associations est qu’il y a moins d’attente que pour bénéficier d’un chien d’assistance déjà formé et qu’il est possible de réellement personnaliser la formation de son chien d’assistance. La plupart du temps, le bénéficiaire peut d’ailleurs choisir de prendre une autre race que les traditionnels labrador et golden retriever. Le owner training demande cependant un très gros investissement de la part du bénéficiaire en terme de temps et d’énergie (mentale, physique), ce qui n’est pas donné à tout le monde. Ce type de projet représente également un gros investissement financier car en l’absence de dons, le bénéficiaire doit lui-même payer pour la formation de son chien (en général entre 2000€ et 5000€). Il faut aussi avoir conscience que votre chien puisse être réformé au cours de sa formation pour différentes raisons (problèmes médicaux, hypersensibilité, réactivité, accident…). Dans ce cas-là, vous aurez donc potentiellement perdu du temps et de l’argent, et votre chien redeviendra un chien de compagnie lambda, vous laissant alors sans chien d’assistance.
Vers quelle association devrais-je me tourner ?
Tout dépend de vos attentes, de votre environnement et de vos capacités.
Vous pourriez davantage vous tourner vers un centre comme Handi’Chiens si :
- Vous ne vous sentez pas capable d’éduquer vous-même votre chien d’assistance pendant plus d’un an.
- Vous ne tenez pas forcément à assumer les années les plus demandeuses dans la vie du chien (l’enfance jusqu’à deux et la vieillesse, à partir de 10 ou 12 ans).
- Vous avez un handicap plutôt « traditionnel » dans le monde du chien d’assistance : vous êtes en fauteuil roulant, vous avez des difficultés d’audition, de vue ou de l’épilepsie.
- Cela ne vous dérange pas de ne pas être pleinement propriétaire de votre chien.
- Vous ne souhaitez/pouvez pas investir le moindre euro dans la formation du chien (il faudra cependant que vous soyez en capacité de payer le stage de remise obligatoire, donc environs 2000€)
Voici le lien vers le site officiel de l’association : Handi’Chiens
Vous pourriez davantage vous tourner vers de petites associations travaillant en owner training si :
- Vous êtes prêt à ne pas avoir un chien d’assistance immédiatement opérationnel (durant 1 à 2 ans, le temps de sa formation).
- Vous êtes capables d’investir beaucoup de temps et d’énergie à la formation de votre futur chien d’assistance.
- Vous souhaitez pouvoir choisir la race de votre chien, son âge et sa provenance (élevage ou refuge).
- Vous souhaitez vivre toutes les étapes de vie de votre chien (enfance, adolescence, vie d’adulte et vieillesse) et être son propriétaire officiel.
- Vous êtes prêt à participer financièrement à sa formation dans le cas (très fréquent) où vous auriez du mal à récolter des dons (principalement pour payer les cours d’éducation canine et l’équipement).
- Vous souhaitez former le chien de compagnie que vous avez actuellement à la maison (Attention : il devra répondre à un certain nombre d’exigences en terme d’âge, de taille, de race et devra passer une évaluation comportementale pour évaluer s’il possède ou non les qualités requises pour devenir chien d’assistance).
ATTENTION : en raison d’un grand flou juridique, beaucoup d’associations fonctionnant en owner training ont vu le jour, mais très peu se révèlent fiables et de qualité professionnelle. Prenez donc tout votre temps pour choisir l’association auprès de laquelle vous souhaitez candidater, et essayez de récolter des avis et retours d’expérience de bénéficiaires ou ex-bénéficiaires de ces associations (principalement via des réseaux sociaux comme Instagram et TikTok).
Dans tous les cas, il est important de se rappeler qu’une fois votre chien d’assistance à vos côtés (qu’il soit remis ou formé par vos soins), ce sera à vous de vous en occuper au quotidien, tant physiquement que financièrement. A titre personnel, Hestia (ma chienne d’assistance) me coûte environ 150€ par mois en comptant l’équipement, les jeux, les croquettes, la mastication, l’assurance et le vétérinaire. Il s’agit d’un budget conséquent, particulièrement lorsque l’on est en situation de précarité. C’est pourquoi il faut être prêt à l’assumer durant plus d’une dizaine d’année (que vous soyez seul, ou que vous puissiez compter sur l’aide de personnes extérieures).
Ma propre expérience en owner training
La génèse de notre binôme
Hestia est une chienne berger australien née le 20 avril 2022. Je l’ai adoptée à l’âge de trois mois et demi, originellement dans le but de m’aider à davantage sortir et marcher mais aussi pour m’aider à gérer ma dépression et la fibromyalgie. J’avais choisi la plus calme de la portée car je connaissais les limites de mon corps. J’avais déjà en tête de lui apprendre quelques tâches d’assistance (rapporter des objets par exemple), mais pas de manière officielle. J’ai découvert le owner training trois mois après son entrée dans ma vie, et ayant déjà travaillé beaucoup de choses essentielles dans son éducation (le rappel, l’arrêt au passages piéton, le focus, la socialisation, la marche avec et sans laisse…), nous avons eu la chance de démarrer la formation de chien d’assistance au sein d’une première association à ses 9 mois. J’ai été d’ailleurs très heureuse de découvrir qu’Hestia adorait travailler (apprendre de nouvelles chose, m’aider au quotidien, se rendre utile), ce qui n’est pas forcément le cas de tous les chiens et qui est une condition sine qua non pour un chien d’assistance.
Je tiens à préciser que notre expérience, à Hestia et à moi, est assez exceptionnelle et ne reflète pas la réalité de beaucoup de bénéficiaires. J’ai pu faire d’Hestia ma chienne d’assistance car elle avait beaucoup de prédispositions (très calme et concentrée, fusionnelle, à l’écoute et ayant une grande soif d’apprendre) et que l’éducation que j’avais commencé à lui inculquer renforçait ces prédispositions et bons comportements. A titre de comparaison, Hestia ne représente pas du tout le berger australien lambda : elle n’a pas besoin de faire beaucoup d’exercice et se fatigue vite. Après une heure de balade ou de jeu, Hestia aura besoin de deux à trois heures de sieste là où la plupart des bergers australiens auraient besoin de se dépenser au moins quatre heures intensives dans la journée pour ne pas finir frustrés. J’ai donc eu beaucoup de chance en la choisissant et surtout que ses traits de caractère de chiot persistent à l’âge adulte (car ce n’est pas forcément le cas) et qu’elle s’épanouisse dans le travail d’assistance (car oui, un chien peut ne pas aimer travailler, et dans ce cas-là, mieux vaut ne pas le forcer). Et si j’avais eu à choisir un chiot avec l’aide d’une association spécialisée, même si j’adore les bergers australiens, je n’aurais probablement pas pris cette race car j’aurais eu davantage besoin d’un chien plus haut sur patte et lourd (28kg minimum), afin d’effectuer de vrais tâches de mobilité (stabilisation à l’image d’une canne, guidage…) chose qu’Hestia ne peut légalement pas faire car elle ne correspond pas aux standards attendus pour ce genre de missions.
Tout cela pour vous dire qu’il ne sert à rien de se précipiter à choisir un chiot simplement pour pouvoir candidater dans une association en owner training. Il sera beaucoup plus facile pour vous de démarrer avec un chien ou chiot sélectionné avec attention et l’aide d’une association spécialisée spécifiquement pour devenir le chien d’assistance qu’il vous faut. Certains chiens de compagnie ont de très belles prédispositions et capacités, et un bilan comportemental pourra déterminer si cela est suffisant pour le former officiellement à l’assistance, mais il faudra également que votre chien corresponde aux critères de sélection de l’association que vous visez.
Le cursus d’Hestia
Grâce au owner training, j’ai pu personnaliser le cursus de formation d’Hestia, c’est à dire les tâches d’assistance qu’elle est capable d’effectuer. Je suis également en capacité de lui en apprendre de nouvelles si jamais mon handicap évoluait, ce qui est très utile lorsque l’on est polyhandicapée comme moi. Ces tâches d’assistance ont pour but de compenser différents symptômes qui m’handicapent au quotidien et renvoient à différentes « catégories de chien d’assistance », comme vous pourrez le voir ci-dessous. De quoi obtenir le chien parfait pour moi grâce au owner training.
Ses tâches liées à mes difficultés de concentration et trous de mémoire :
- Trouver et m’apporter mes médicaments, mon téléphone, etc…
- Retrouver le chemin de la maison, du supermarché, de la pharmacie…
- M’indiquer à quel arrêt descendre lorsque nous suivons un trajet connu dans les transports en commun
- Me réveiller si je n’ai pas réagit au bruit du réveil
Ses tâches liées à mes douleurs musculaires, neuropathiques et à mon hypersensibilité :
- Ramasser les objets que je fais tombe
- Trouver des endroits où s’asseoir
- Faire de la pressothérapie (apaiser les douleurs grâce au poids de son corps)
- Créer de l’espace autour de moi (pour ne pas me faire bousculer, etc…)
- Ouvrir des sachets/paquets/boites
- Alerter un de mes proche en cas de besoin
- M’aider à me déshabiller
Ses tâches liées à mon anxiété et mon malaise dans les lieux très fréquentés :
- Trouver la sortie d’un lieu
- Fournir une excuse pour quitter une situation stressante (conversation…)
- Interrompre un comportement néfaste (grattages, stéréotypies, crise de panique, de pleurs…)
- Empêcher les gens d’approcher trop près dans une file d’attente
- Me ramener à la maison
- Me rassurer en cas d’anxiété ou de stress prolongé
Traumatismes et déceptions
La formation d’un chien d’assistance en owner training est déjà une épreuve en soi, malheureusement, cela s’est révélé d’autant plus vrai pour notre binôme. En effet, ce n’est pas pour rien que j’avertis plus haut de faire très attention en choisissant son association : celle-ci peut paraitre très propre sur le papier, professionnelle, avoir beaucoup de bénéficiaires (et donc d’expérience ? Non, pas forcément), mais la réalité peut se révéler toute autre une fois de l’autre côté du miroir. Abus de confiance, manipulation sur personne fragilisée, mensonges, vol d’argent… Hestia et moi avons changé deux fois d’association suite à ce genre de choses. J’en suis ressortie avec un stress post-traumatique, de gros problèmes de confiance et je n’ai malheureusement pas pu bénéficier de certains dons que l’on m’avait fait pour financer la formation d’Hestia. Et malheureusement, notre expérience est loin d’être isolée.
Le monde du chien d’assistance est un monde actuellement très toxique, notamment sur les réseaux sociaux. Il faut donc être très prudent quant à ses choix, ses paroles et toute image en lien avec les chiens d’assistance que l’on diffuse…
Aujourd’hui, je suis à la tête d’une association que je souhaite à l’opposer de tout ce que j’ai vécu, basée sur la vraie bienveillance, la transparence et surtout la formation en présentiel, avec des professionnels ayant déjà eu et/ou connu des chiens d’assistance. Cette association se nomme Une Patte en Or et fonctionne uniquement grâce aux dons pour continuer d’exister et de changer la vie de personnes en situation de handicap invisible. C’est pourquoi Hestia et moi vous serions infiniment reconnaissantes de nous soutenir, soit en faisans un don, soit en partageant la cagnotte de l’association sur les réseaux sociaux et auprès de vos proches. Peu importe le montant, même 2€ peuvent faire une grande différence. Tous les dons sont éligibles à la défiscalisation à hauteur de 66%, car Une Patte en Or est une association à but non-lucratif reconnue d’utilité publique. Merci d’avance à tous ceux qui nous soutiendront !
Soutenir l’association Une Patte en Or via un don ou un partage
J’espère que ces informations vous auront été utiles ! N’hésitez pas à consulter le lexique des fibromyalgiques si certains termes vous sont inconnus.
Je serais également ravie de répondre à vos questions sur les chiens d’assistance, soit par MP sur Instagram, soit par email.
Bon courage à tous et à bientôt !
La vie en fibromyalgie